En Périgord, sur les traces de La Boétie

 

Intime de Montaigne, un peu oublié aujourd’hui, Etienne de La Boétie vît le jour tout près du camping du « Pech Charmant », en Périgord, dans la cité médiévale de Sarlat.

Et si vous partiez sur les traces du Périgourdin demeuré une figure de la littérature classique française ?

 

Un enfant de Sarlat

C’est au cœur de la cité médiévale, face à la cathédrale Saint-Sacerdos, que l’écrivain voit le jour le 1er novembre 1530. Son père y exerce la charge de lieutenant du « sénéchal du roi » en Périgord, c’est-à-dire le bras de droit de celui qui exerce les pouvoirs administratifs, financiers ou juridiques au nom du souverain.

Depuis le « Pech Charmant », vingt minutes de route suffisent pour découvrir la vieille demeure Renaissance demeurée intacte.

Humaniste, poète et écrivain

Elevé dans une famille de magistrats, le jeune homme devient tout naturellement juriste. De ce milieu érudit et bourgeois, il hérite du goût des lettres et d’une curiosité à toute épreuve. Passionné par l’Antiquité, comme les jeunes bourgeois de son temps, très tôt il compose des vers en latin, grec et en français, avant de traduire Virgile ou Plutarque…

A peine sa licence en droit obtenue, à vingt-trois ans tout juste, il rédige l’ouvrage qui fera sa renommée : Discours de la servitude volontaire. Le manuscrit ne sera publié qu’en 1576. C’est pourtant cet écrit dont tout le monde parle avant qu’il ne soit public qui lui attire l’amitié de Michel de Montaigne.

Une carrière fulgurante

Prodige du droit, La Boétie est l’un des négociateurs de la paix durant les terribles guerres de religion dont sa région d’origine est particulièrement le théâtre. Le Périgord, ses chapelets de châteaux et de forteresses, que vous pourrez découvrir à quelques minutes du camping du Pech Charmant, sont le théâtre d’âpres combats entre catholiques et protestants. Mais le talent de La Boétie ne fera pas long feu. En 1563, à l’âge de trente-trois ans à peine, il décède de la tuberculose. L’écrivain humaniste passe à la postérité sous la plume de son ami Bordelais, Montaigne, témoin de son agonie. L’auteur lui rend un hommage posthume quinze années plus tard, dans ses fameux Essais. A la question de savoir pourquoi il l’aimait, il aura cette phrase restée célèbre : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi ».   

 

3 octobre 2023

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